Après des siècles de désobéissance, la chute de Jérusalem et la déportation à Babylone (587/6 av J-C) ont été un traumatisme majeur pour le Royaume de Juda. Soixante-dix ans plus tard, sous le règne de Cyrus, est publié l’édit autorisant la reconstruction du Temple sous la direction de Josué et de Zorobabel. Enfin, vers 445, Néhémie est envoyé pour organiser la reconstruction de l’enceinte fortifiée de Jérusalem.
Il va commencer par une visite nocturne en tout petit comité pour faire un état des lieux: (2:12-18)
Après quoi, je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir dit à personne ce que mon Dieu m'avait mis au coeur de faire pour Jérusalem. Il n'y avait avec moi d'autre bête de somme que ma propre monture. Je sortis de nuit par la porte de la vallée, et je me dirigeai contre la source du dragon et vers la porte du fumier, considérant les murailles en ruines de Jérusalem et réfléchissant à ses portes consumées par le feu. Je passai près de la porte de la source et de l'étang du roi, et il n'y avait point de place par où pût passer la bête qui était sous moi. Je montai de nuit par le torrent, et je considérai encore la muraille. Puis je rentrai par la porte de la vallée, et je fus ainsi de retour.
Les magistrats ignoraient où j'étais allé, et ce que je faisais. Jusqu'à ce moment, je n'avais rien dit aux Juifs, ni aux sacrificateurs, ni aux grands, ni aux magistrats, ni à aucun de ceux qui s'occupaient des affaires. Je leur dis alors: Vous voyez le malheureux état où nous sommes! Jérusalem est détruite, et ses portes sont consumées par le feu ! Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l'opprobre. Et je leur racontai comment la bonne main de mon Dieu avait été sur moi, et quelles paroles le roi m'avait adressées. Ils dirent : Levons-nous, et bâtissons ! Et ils se fortifièrent dans cette bonne résolution.
Face à l’état de la société nous pouvons être découragés, amers ou nous détourner parce que nous nous sentons impuissants. Néhémie fait un constat réaliste et sans concessions de la situation MAIS il n’oublie pas qu ’il a été appelé par Dieu pour cette tâche et qu’il a vu sa « bonne main » (qui est parfois traduit par ‘sa faveur’) jusque là.
Lorsque nous prions pour la société française, ne fermons pas les yeux sur la réalité mais laissons la compassion de Dieu ouvrir notre coeur et n’oublions pas qu’il est celui qui peut et qui VEUT ce qui nous parait impossible!
Le troisième chapitre nous décrit les travaux. Il se peut que ce texte ne vous paraisse pas très palpitant. Peut-être même ne l’avez vous jamais lu et vous êtes-vous contenté de sauter le passage jusqu’à présent ! Pourtant il est d’une extrême richesse dans la manière dont il nous parle de reconstruction. Nous pouvons être indifférents aux étapes de la restauration d’une muraille qui a aujourd’hui presque totalement disparu mais nous devons entendre ce que la Parole divine a à nous dire sur les reconstructions spirituelles que nous avons à mener et nous demander pourquoi (à cause de quoi) ce genre d’épreuve a lieu mais aussi pour quoi (dans quel but) Dieu le permet.
Le désamour, la désobéissance et l’infidélité du peuple de Juda l’ont conduit dans une situation douloureuse dans laquelle il a pu expérimenter le manque comme l’exprime le Psaume 137 :
« Près des fleuves de Babylone, là-bas, nous étions assis et nous pleurions en nous souvenant de Sion. Aux saules de la contrée nous avions suspendu nos lyres.
Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants ; nos bourreaux, de la joie : Chantez-nous des chants de Sion !
Comment chanterions-nous le chant du Seigneur sur une terre étrangère ? »
Il ne s’agit pas seulement de la nostalgie du pays ; l’expérience du silence de Dieu est source de souffrance. Juda vit un double exil loin de sa terre et loin de son Dieu. Et de ce manque va naître le désir. Cette sorte de fièvre de reconstruction qui apparaît dans le texte est bien le résultat de l’expérience du manque : reconstruire la ville dans laquelle Dieu a promis de faire demeurer Sa Présence afin de retrouver cette communion perdue dont soudain on a tellement soif.
C’est un immense chantier… qui aurait pu être évité. Et cent quarante ans après la destruction, ceux qui vont rebâtir ne sont pas ceux qui ont été responsables de la situation. C’est un premier point que je veux soulever : ce n’est pas parce que je ne suis pas responsable du désastre que je peux me tenir à l’écart de la restauration. La question en effet n’est pas « QUI est coupable ? » mais « voulons-nous retrouver la communion AVEC DIEU? » Les bâtisseurs ne regardent pas en arrière car la situation est préoccupante : une muraille en ruine c’est un risque majeur lorsqu’il n’y a plus rien pour arrêter l’ennemi.
Dès lors, la portée spirituelle de ce texte nous saute aux yeux : à cause de ses désobéissances, le peuple de Dieu se retrouve affaibli, en danger et sans protection face à l’Ennemi. Il faut reconstruire les murailles protectrices, celles dans lesquelles nous sommes dans la présence de Dieu.
« Eliashib, le grand prêtre, et ses frères, les prêtres, bâtirent la porte du Petit bétail. Ils la consacrèrent et en posèrent les battants ; ils la consacrèrent, depuis la tour de Méa jusqu'à la tour de Hananéel.
A côté de lui bâtirent les hommes de Jéricho ; à côté de lui bâtit aussi Zakkour, fils d'Imri.
Les fils de Senaa bâtirent la porte des Poissons. Ils la charpentèrent et en posèrent les battants, les verrous et les barres.
A côté d'eux travailla Merémoth, fils d'Urie, fils de Haqqots ; à côté d'eux travailla Meshoullam, fils de Bérékia, fils de Meshézabéel ; à côté d'eux travailla Tsadoq, fils de Baana ; à côté d'eux travaillèrent les Teqoïtes, dont les princes ne se soumirent pas au service de leur maître.
Joïada, fils de Paséah, et Meshoullam, fils de Besodia, réparèrent la Vieille porte. Ils la charpentèrent et en posèrent les battants, les verrous et les barres.
A côté d'eux travaillèrent Melatia, le Gabaonite, Yadôn, le Méronotite, et les hommes de Gabaon et du Mitspa, pour le siège du gouverneur de Transeuphratène ; à côté d'eux travailla Ouzziel, fils de Harhaya, d'entre les orfèvres ; à côté de lui travailla Hanania, d'entre les parfumeurs. Ils restaurèrent Jérusalem jusqu'à la muraille épaisse.
A côté d'eux travailla Rephaya, fils de Hour, chef de la moitié du district de Jérusalem.
A côté d'eux travailla, en face de sa maison, Yedaya, fils de Haroumaph ; à côté de lui travailla Hattoush, fils de Hashabnia.
Un autre secteur et la tour des Fours furent réparés par Malkiya, fils de Harim, et par Hashoub, fils de Pahath-Moab.
A côté d'eux travailla Shalloum, fils de Lohesh, chef de la moitié du district de Jérusalem, avec ses filles.
Hanoun et les habitants de Zanoah réparèrent la porte de la Vallée. Ils la bâtirent et en posèrent les battants, les verrous et les barres. Ils firent, de plus, mille coudées de la muraille jusqu'à la porte du Fumier. Malkiya, fils de Rékab, chef du district de Beth-Kérem, répara la porte du Fumier. Il la bâtit et en posa les battants, les verrous et les barres.
Shalloun, fils de Kol-Hozé, chef du district du Mitspa, répara la porte de la Source. Il la bâtit, la couvrit et en posa les battants, les verrous et les barres. Il fit de plus la muraille du Réservoir de l'Emissaire, près du Jardin du Roi, jusqu'aux marches qui descendent de la Ville de David.
Derrière lui Néhémie, fils d'Azbouq, chef de la moitié du district de Beth-Tsour, travailla jusqu'en face des tombeaux de David, jusqu'au réservoir artificiel et jusqu'à la maison des héros.
Derrière lui travaillèrent les lévites, Rehoum, fils de Bani ; à côté de lui travailla pour son district Hashabia, chef de la moitié du district de Qéila.
Derrière lui travaillèrent leurs frères : Bavvaï, fils de Hénadad, chef de la moitié du district de Qéila ; à côté de lui Ezer, fils de Josué, chef du Mitspa, répara un autre secteur, en face de la montée de l'arsenal, à l'Encoignure.
Derrière lui Baruch, fils de Zabbaï, répara avec ardeur une autre partie, depuis l'Encoignure jusqu'à l'entrée de la maison d'Eliashib, le grand prêtre.
Derrière lui, Merémoth, fils d'Urie, fils de Haqqots, répara un autre secteur, depuis l'entrée de la maison d'Eliashib jusqu'à l'extrémité de la maison d'Eliashib.
Derrière lui travaillèrent les prêtres qui habitaient le District. Derrière eux Benjamin et Hashoub travaillèrent en face de leur maison. Derrière eux Azaria, fils de Maaséya, fils d'Anania, travailla à côté de sa maison.
Derrière lui Binnouï, fils de Hénadad, répara un autre secteur, depuis la maison d'Azaria jusqu'à l'Encoignure et jusqu'à l'Angle. Palal, fils d'Ouzaï, travailla en face de l'Encoignure et de la tour Haute qui fait saillie depuis la maison du roi près de la cour de la garde. Derrière lui travailla Pedaya, fils de Paréosh.
Les Netinim qui habitaient sur l'Ophel travaillèrent jusqu'en face de la porte des Eaux, à l'est, et de la tour en saillie.
Derrière eux les Teqoïtes réparèrent un autre secteur en face de la grande tour en saillie jusqu'au mur de l'Ophel.
Au-dessus de la porte des Chevaux, les prêtres travaillèrent chacun devant sa maison.
Derrière eux Tsadoq, fils d'Immer, travailla devant sa maison. Derrière lui travailla Shemaya, fils de Shekania, gardien de la porte de l'Orient.
Derrière eux, Hanania, fils de Shélémia, et Hanoun, le sixième fils de Tsalaph, réparèrent un autre secteur de la muraille. Derrière eux Meshoullam, fils de Bérékia, travailla en face de sa salle.
Derrière lui Malkiya, d'entre les orfèvres, travailla jusqu'aux maisons des Netinim et des marchands, en face de la porte de Miphqad, et jusqu'à la chambre à l'étage qui est à l'angle. 32Les orfèvres et les marchands travaillèrent entre la chambre à l'étage qui est à l'angle et la porte du Petit bétail. »
Avez-vous remarqué que la construction commence et se termine au niveau de la porte des moutons ? Chouraqui dit bien ‘ovins’ même si certaines traductions ont cherché plus poétique en parlant de ‘petit bétail’. Est-ce simplement un détail si anecdotique quand Jésus a dit « Je suis la porte des brebis »?
Toutes nos reconstructions doivent partir de lui et y revenir.
Ce texte nous propose une longue liste de bâtisseurs et la difficulté de lecture de leurs noms semble nous offrir une excuse pour sauter le passage ! Et pourtant, que d’enseignements précieux dans cette énumération ! Ces noms imprononçables désignent des inconnus pour nous mais peu importe, Dieu se souvient de leur engagement à reconstruire et nous les laisse en exemples.
Notons d’abord que tous participent, à commencer par le grand prêtre qui aurait pu arguer de sa charge pour s’exempter. Les prêtres et les Lévites qui sont d’ordinaire affectés au service du sanctuaire sont également sur le chantier montrant ainsi qu’il s’agit bien d’une tâche ‘spirituelle’ selon la volonté de Dieu.
Les notations spatiales sont intéressantes : « à côté » ou « derrière », selon la manière dont on regarde le plan de la ville. Ce ne sont pas seulement des indications locales ; elle soulignent la nécessité de travailler à proximité les uns des autres: on ne laisse pas d’espace entre les chantiers. Imaginons que chacun réalise un morceau de mur qui se termine droit au ras de celui du voisin… la muraille ne résisterait à aucun assaut ! Cela nous parle de collaboration: chaque pan de mur reconstruit doit être solidement lié au suivant. Et personne ne se demande s’il a envie de travailler avec son voisin : l’objectif est plus grand que les querelles de voisinage.
Si chaque ouvrier devait traverser la ville pour rejoindre sa part de chantier, il perdrait de l’énergie et du temps de travail. C’est parfois ainsi pourtant que nous organisons certaines de nos activités. Mais ici, beaucoup bâtissent « en face », « à côté », « devant sa maison ». Chacun travaille là où il est concerné et cette proximité multiplie l’efficacité.
Tous ne sont pas des habitants de Jérusalem. Certains viennent de l’extérieur (Jéricho, Gabaon, Tequoa…) car Jérusalem ne concerne pas seulement ceux qui y vivent : c’est un lieu de refuge pour tous et un lieu spirituel. Cela justifie la collaboration des tribus. Ils sont revenus en tant que peuple de Dieu, c’est cela qui fait leur unité.
Est-ce que cela nous parle de l’Eglise ? Voulons-nous être un peuple ou voulons-nous rester des individus et des dénominations avec des exigences personnelles ? Nous avons nos églises mais la reconstruction de l’Eglise nous appelle tous parce que cette Eglise est le témoignage de Dieu sur terre. Notre vie ‘tribale’, dans nos habitudes, n’est pas prioritaire sur le projet global de Dieu.
Le verset 5 mentionne « les Tequoïtes dont les chefs ne se soumirent pas au service… », sans plus de ommentaire. Il y aura toujours des problèmes d’orgueil, de soumission, d’obéissance mais ils ne sont pas une raison de s’arrêter.
Avez-vous remarqué la profession de bâtisseurs ? Il n’y a pas que des maçons mais des « parfumeurs », des « orfèvres » , des « marchands ». Je suppose que ceux-là ont été spécialement mentionnés parce que leur profession semblait très éloignée des capacités requises. Hé bien non, chacun est compétent pour l’œuvre de Dieu ! Il n’est pas dit qu’ils ont dirigé le chantier mais ils ont participé en suivant les conseils de ceux qui étaient plus qualifiés.
« A côté d’eux travailla Shalloum, fils de Lohesh, chef de la moitié du district de Jérusalem et ses filles » ; cette précision surprenante vient encore nous indiquer que personne n’est écarté de l’œuvre de reconstruction, pas même en raison de son sexe.
Certains en font beaucoup plus : « Hanoun et les habitants de Zanoah réparèrent la porte de la Vallée. Ils la bâtirent et en posèrent les battants, les verrous et les barres. Ils firent, de plus, mille coudées (environ 300 mètres !) de la muraille jusqu'à la porte du Fumier ». C’est simplement noté et il n’est pas dit qu’il ont eu droit à une médaille. Dieu se souvient et se réjouit du travail de chacun, n’est-ce pas une source de satisfaction suffisante ?
Enfin, tout au long de ce tour des fortifications sont recensés les chantiers des portes et cette formule est répétée : « ils la charpentèrent et en posèrent les battants, les verrous et les barres ». La porte est un élément indispensable qui permet la circulation vers l’extérieur quand elle est ouverte (et c’est essentiel pour la survie dans la ville) et qui protège des agressions de l’extérieur quand elle est fermée. C’est pour cela que les portes doivent être défendues par des fortifications spéciales, des verrous et des barres afin de ne pas être des points de faiblesse. Une porte ne peut être ni toujours ouverte ni toujours fermée ; elle sert précisément à moduler le contact avec l’extérieur, selon qu’il est enrichissant ou dangereux. Cela vient nous parler de contact avec le monde : l’Eglise doit avoir des portes afin que l’on puisse librement entrer et sortir, que l’on vienne du dedans ou du dehors mais l’ennemi n’est pas autorisé à pénétrer et, pour l’en empêcher, il faut des verrous et des barres. Les églises ont souvent du mal avec les portes : toujours ouvertes, sans verrous ni barres ou trop fermées … et pourtant c’est là que tout se joue, c’est là que se situe le sens même de leur mission.
Néhémie a aussi précisé que les portes avaient été détruites par le feu, elles sont inutilisables. Clouer des planches consummées n’a guère de sens. Il a donc fallu en construire d’autres.
Jésus a dit « Je suis la porte » et, pour poursuivre cette image, il me semble que les partie en pierre (l’encadrement) et en métal (les verrous) de la porte représentent ce qui ne changera pas : c’est Lui qui a établi les critères d’ouverture (beaucoup plus larges parfois que ce que nous sommes prêts à oser) et de fermeture (plus stricts aussi parfois que ce qui nous conviendrait). Même neuve, la porte en bois devra s’adapter parfaitement à l’encadrement, c’est une évidence, mais ces planches neuves nous parlent de renouvellement dans nos façons de faire, de renouvellement des personnes aussi éventuellement. Peut-être va-t-il falloir renoncer aux vieilles planches de nos habitudes et laisser le Saint-Esprit nous montrer ce qu’il faut conserver et ce qui doit être remplacé.
Ce texte nous invite à prendre conscience de l’importance de ce que nous bâtissons à l’extérieur du sanctuaire : la reconstruction du temple, lieu de rencontre avec Dieu a été accomplie par Jésus (descendant de Zorobabel) ; notre rôle est désormais de rebâtir la Ville, ce lieu d’accueil et de vie pour les pèlerins qui se rendent au sanctuaire, dans la présence de Dieu (l’Eglise de Dieu).
Ce chantier sera un combat, pas un pique-nique ; il rencontrera une opposition farouche ; il faudra travailler et lutter, prier et construire.
Lisons Néhémie 4, 15-23 qui nous donne la meilleure description possible : « Lorsque nos ennemis apprirent que nous étions avertis, Dieu anéantit leur projet, et nous retournâmes tous à la muraille, chacun à son ouvrage. Depuis ce jour, la moitié de mes serviteurs travaillaient, et l'autre moitié était armée de lances, de boucliers, d'arcs et de cuirasses. Les chefs étaient derrière toute la maison de Juda. Ceux qui bâtissaient la muraille, et ceux qui portaient ou chargeaient les fardeaux, travaillaient d'une main et tenaient une arme de l'autre; chacun d'eux, en travaillant, avait son épée ceinte autour des reins.. ».
Cela nécessite un engagement total tant que la tâche n’est pas achevée car le danger est pire qu’avant : l’ennemi est désormais en éveil. Il faut donc se protéger et veiller les uns sur les autres.
« Je dis aux grands, aux magistrats, et au reste du peuple : L'ouvrage est considérable et étendu, et nous sommes dispersés sur la muraille, éloignés les uns des autres. Au son de la trompette, rassemblez-vous auprès de nous, vers le lieu d'où vous l'entendrez; notre Dieu combattra pour nous. C'est ainsi que nous poursuivions l'ouvrage, la moitié d'entre nous la lance à la main depuis le lever de l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles. (…) Et nous ne quittions point nos vêtements, ni moi, ni mes frères, ni mes serviteurs, ni les hommes de garde qui me suivaient; chacun n'avait que ses armes et de l'eau.»
Oser demander de l’aide quand l’ennemi se rapproche, c’est une forme d’humilité mais c’est la garantie d’une réelle protection.
Et l’ouvrage est terminé en cinquante deux jours et « Lorsque tous nos ennemis l'apprirent et que toutes les nations autour de nous le virent, ils tombèrent de haut et surent que cet ouvrage avait été accompli grâce à notre Dieu » (Néhémie 6, 16). Voilà l’objectif : confondre l’Ennemi devant la puissance de Dieu !
Churchill avait promis aux Anglais « du sang et des larmes », Dieu nous propose « ses armes et de l’eau ». Aurons-nous ce courage pour notre patrie, nous qui sommes citoyens du Royaume des Cieux ?
L’Eglise de ce pays a besoin de bâtisseurs. Cela commence dans nos cœurs, dans nos assemblées, mais l’objectif est bien l’Eglise du Christ !
N’oublions pas que l’Eglise, projet de Dieu pour que le monde le reocnnaisse, a été initiée par le don du Saint-Esprit.
« Tous ceux dont Dieu éveilla l’esprit montèrent pour bâtir la maison du Seigneur qui est à Jérusalem ».
Pouvons-nous douter du désir de Dieu de nous éveiller pour bâtir Sa maison ? Quelle écoute accordons-nous à Son Saint-Esprit ? Quelle obéissance ? Quel désir de servir, de Le servir et non de faire notre volonté selon nos plans ? Où est l’unité que donne l’Esprit Saint ?
Avons-nous conscience qu’il s’agit vraiment d’une question de vie ou de mort ? Cette Eglise que nous sommes appelés à reconstruire, pensons-nous qu’elle doit être un rempart pour des milliers de gens qui vont à la mort éternelle et que nous abandonnons entre les mains de l’ennemi ? En lisant le récit de cette reconstruction, en voyant ces prêtres, ces marchands, ces parfumeurs, ces femmes… assoiffés de reconstruire, pouvons-nous avoir honte de notre légèreté ?
Comment osons-nous prendre la Communion au sang que Jésus a versé sur la croix « en faveur d’une multitude pour le pardon des péchés » si nous négligeons l’objectif d’amour qui l’a poussé à donner Sa vie ?
L’Esprit saint nous exhorte à bâtir ensemble. Prions que Dieu suscite des Néhémie pour nous conduire. Prions aussi pour savoir reconnaître et obéir à ceux qu’Il nous enverra : Néhémie n’était pas de la classe sacerdotale mais tous, y compris les prêtres, ont reconnu son autorité et accepté ses directives.
Dans ces temps qui deviennent sombres, pouvons-nous nous engager à rebâtir l’Eglise du Christ dans l’unité ?
Les murailles de Jérusalem ont été reconstruites en cinquante deux jours ! Combien de temps faut-il pour reconstruire, sous la conduite du Saint-Esprit, l’Eglise qui accueillera ceux qui viennent chercher la présence de Dieu, la communion avec Lui, l’Eglise qui accueillera le Réveil? Beaucoup moins que nous ne l’imagions et « toutes les nations autour de nous le verront, ils tomberont de haut et sauront que cet ouvrage a été accompli grâce à notre Dieu. »
C’est ce que Dieu désire. Il nous attend sur le chantier.
Son Esprit nous appelle.
Répondons avec audace:
« Levons-nous et bâtissons ! »
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